SansCrierArt : Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.

18 mars 2014 2 18 /03 /mars /2014 21:56
Diplomatie de Volker Schlöndorff

Les troupes du Général Leclerc sont aux portes de Paris, lorsque le consul suédois Raoul Nordling s'introduit dans l'hôtel Meurice, QG du général Von Choltitz. L'officier, gouverneur de Paris, s'apprête à faire sauter tous les monuments et ponts de la ville pour engloutir la capitale et stopper l'avancée de l'ennemi. Nordling et Choltitz se lancent alors dans une joute oratoire dont l'enjeu est Paris et par extension l'avenir de l'Allemagne déjà presque battue.

Le film n'a pas la puissance de la pièce mais l'histoire est incroyable et Dussolier et Arestrup excellents une fois de plus. A voir donc.

Date de sortie en salle : 5 Mars 2014

Date de sortie en DVD : 9 Juillet 2014

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16 mars 2014 7 16 /03 /mars /2014 16:07

En-solitaire-copie-1.jpgYann Kermadec est concurrent sur le Vendée Globe, le tour du monde à la voile en solitaire. Suite à une escale aux Canaries, en raison d'une avarie, un jeune passager clandestin embarque à bord.

Les images en mer sont magnifiques. On est impressionné lorsqu'on imagine les conditions de travail de l' équipe de tournage et des deux comédiens embarqués. D'ailleurs, le scénario est tellement peu prenant que rapidement on ne pense plus qu'à cette prouesse technique. Cluzet et le jeune Sami Seghir sont très bien. Les comédiens restés  à terre ne sont pas mal non plus mais l'histoire est trop pauvre et mièvre pour intéresser vraiment.

Date de sortie en salle : 6 novembre 2013
Date de sortie en DVD : 14 mars 2014

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13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 22:27

La-porte-d-a-cote.jpegElle est psy et pas très marrante, il est chef de produit et de nature joyeuse. Ils sont voisins. Ils se détestent ou peut-être pas...

L'histoire n'est pas originale, d'ailleurs les personnages l'avouent eux-mêmes en préambule. On connaît la fin avant même que la pièce commence. Alors, immédiatement, on mise tout sur l'auteur, le metteur en scène et les comédiens pour qu'ils fassent de cette non-intrigue un bon moment quand même.

La mise en scène se veut épurée, moderne avec mouvement des décors face au public et utilisation de la vidéo. L'auteur (qu'on a connu mieux inspiré pour Cravate Club) tente l'originalité par le préambule inattendu, des personnages qui s'adressent directement au public, jusqu'à une petite mise en abîme. Malheureusement, cela ne suffit pas à combler le manque de surprise. Car lorsque les comédiens s'adressent au public c'est pour décrire ce qui se passe sur scène telles des discalies sans regard particulier, les portraits des personnages sont tirés à gros traits, la mise en abîme s'arrête sitôt commencée. L'auteur a tendance à étirer les scènes notamment celles présentant l'utilisation d'un site de rencontre. Les saynètes qui constituent la pièce sont du déjà vu. Tout à chacun aurait pu les proposer à l'exception de quelques, trop rares, répliques aussi cinglantes que drôles. Il est vrai qu'elles sont servies par un duo d'acteurs épatants. Edouard Baer est désopilant sans en faire des tonnes. Emmanuelle Devos, dans le rôle ingrat de l'emmerdeuse, tient sa partition de mains de maître. Ce sont eux deux qui sauvent notre soirée et nous poussent au final à une certaine indulgence.

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9 mars 2014 7 09 /03 /mars /2014 12:05

Grand-Budapest-hotel.jpg Gustave H, concierge du Grand Budapest Hôtel et séducteur patenté de ses richissimes clientes veillissantes, est accusé du meurtre de Madame D. Assisté du fidèle Zéro Moustafa, garçon d'ascenseur, il tente de se disculper et de démasquer le coupable.

On retrouve dans Grand Budapest Hôtel, l'univers déjanté et féérique de Wes Anderson. Les décors regorgent de couleurs et sont d'une réjouissante minutie. La mise en scène suit le rythme enlevé de cette histoire cartonnesque. La distribution Hollywoodienne, proche du clin d'oeil, ajoute à la fantaisie du propos. Un film de pure distraction efficace.

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7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 12:38

DES-JOURNEES-ENTIERES-DANS-LES-ARBRES Paris, Jacques accueille sa mère qui vient des colonies pour lui rendre visite. Cette mère possessive et exaltée tente de convaincre un fils, mauvais garçon et tire au flanc, de venir vivre avec elle dans les colonies et de profiter de la fortune que leur rapporte leur usine du bout du monde. 

Fanny Ardant, incandescente, est parfaite dans le rôle de cette mère passionnée et versatile. La comédienne donne à son jeu toutes les nuances nécessaires à l'incarnation de ce personnage borderline.

Malheureusement, sur scène personne n'est vraiment à la hauteur pour lui donner la réplique. Nicolas Duvauchelle manque cruellement de finesse et de diversité dans son jeu. Ses déplacements semblent mêmes approximatifs. Agathe Bonitzer souffre des mêmes maux. Elle est d'une raideur qui empêche toute émotion de naître de son personnage. Ils semblent avoir été abandonnés sur scène sans intention et direction de jeu.

La mise en scène est d'ailleurs d'une grande lourdeur. Et d'une façon générale, la pièce manque de finesse et d'émotion. Thierry Kliffa semble avoir tout misé sur la présence de Fanny Ardant. Ce n'est aimable ni pour elle, ni pour les spectateurs.

On aurait tant voulu aimer l'association de ses trois comédiens. C'est dommage.

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5 mars 2014 3 05 /03 /mars /2014 22:11

La-grande-bellezza.jpg A Rome, Jep Gambardella, sexagénaire mondain, se sent las et s'ennuie. Il pose sur les riches romains qu'il fréquente un regard caustique et désabusé. Se laissant aller aux regrets et à la nostalgie, il part en quête d'authenticité.

Ces 2h20 passées dans le règne des apparences et des faux semblants pourraient paraître prétentieuses et sans intérêt. Mais le personnage principal est merveilleusement incarné par Toni Servillo qui le rend paradoxalement sympathique. De plus les images sont magnifiques, la réalisation pleine de surprises et l'habillage sonore soigné. L'hommage à Rome et à l'art italien est d'autant plus beau qu'il est entouré du clinquant du néant. Le retour à l'essentiel d'autant plus touchant qu'il est parsemé d'humour et d'idées loufoques.

Une belle surprise.

Date de sortie en salle : 22 mai 2013

Date de sortie en DVD : 5 février 2014

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3 mars 2014 1 03 /03 /mars /2014 20:38

P1060353.JPG Le 104 accueille la 4ième édition de Circulation(s). Ce festival présente le travail de 40 photographes Européens en devenir. Le nombre d'artistes exposé offre une diversité de sujets et de techniques intéressantes, dans laquelle on trouve facilement plusieurs chaussures à son pied.

Voici une petite sélection d'artistes :

Elena Chernyshova présente "Jours de Nuit - Nuits de jour" dont le thême est la vie quotidienne des habitants de Norilsk, ville minière au nord du cercle polaire, 7ième ville la plus polluée au monde. Une vie où les températures peuvent descendre à - 50° et où il fait une nuit totale durant 2 mois par an.

Elena-Chernyshova.jpg

Bruno Fert présente "Absents", des photographies prises dans les villages Palestiniens d'Israël fuit par leurs habitants. Villages fantômes en ruine.

Bruno-Fert-2-copie-1.jpg

Erica Nyholm dans "A Room Of One's Own" met en scène ses souvenirs d'enfance.

Erica Nyholm

Christiane Seiffert fait sans nul doute la proposition la plus drôle de l'exposition. Son travail consiste à reproduire des cartes postales à l'aide de son corps et d'accessoires du quotidien. On peut trouver ça tout à fait idiot mais la succession des oeuvres accentue l'effet comique. Au final : irresistible.

Christiane-Seiffert-2.jpg Christiane Seiffert 5

Christiane Seiffert 3 Christiane Seiffert

Christiane Seiffert 1 Christiane Seiffert 7

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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 20:45

12_years_a_slave.jpgEn 1841, Solomon Northup, musicien noir et libre de New-York, est enlevé et vendu comme esclave en Louisiane.  

En nous contant cette histoire vraie, Mc Queen réussi le pari de  créer le malaise et l'asphyxie chez le spectateur. Il fait de son film une sorte de catalogue des sévices qui régnaient dans les plantations du Sud. Cela semble son objectif ultime tout le long du film : témoigner de la violence physique de l'esclavage. Et l'effet est réussi, on étouffe et se résigne au rythme de Solomon.

On peut, cependant, reprocher à ce film, très physique, un déficit en psychologie des personnages. Les souffrances du corps l'emportent largement sur celles de l'esprit qui sont très peu exposées. Les relations tissées entre les esclaves ne sont pas non plus réellement traitées et le personnage de Michael Fassbender, en sudiste totalement cinglé, laisse à penser que tous les exploiteurs étaient intellectuellement déficients, ce qui disculperait le rôle de la société toute entière.

La scène finale  qui, sans grâce, fait place à une émotion facile semble d'autant plus superficielle. Il eut été bien plus fort de clore le film sur la scène de la libération de Solomon et "de l'abandon" de ses collègues de détention.

Un bon film mais certainement pas le chef d'oeuvre qu'on veut nous vendre.

PS : le film vient de recevoir l'Oscar du meilleur film

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26 février 2014 3 26 /02 /février /2014 20:50

L-inconnu-du-lac.jpg La plage d'un lac du sud de la France est le lieu de rendez-vous d'homosexuels en recherche d'aventures faciles à consommation sur place (dans le bois voisin). Franck, habitué des lieux, se lie d'amitié avec Henri, un hétéro à l'esprit ouvert, et succombe aux charmes de Michel.

L'inconnu du Lac est une curiosité. Plébiscité par la critique, ce film  vendu comme un polar, ressemble surtout à un documentaire très explicite sur la drague et la sexualité homosexuelle. Entre deux scènes de séduction et de sexe, il y a bien meutre mais aucune intrigue policière puisque le coupable est évident, qu'on ne connaitra pas son mobile et que le scénario semble s'en foutre totalement.

Le film nous parle peut-être du manque d'âme et de la superficialité des relations qui se tissent autour de ce lac (la solitude d'Henri que Franck néglige, la distance de Michel qui ne veut pas s'engager avec Franck, l'amant et les témoins que l'on tue quand ils deviennent trop collants) ou est un prétexte pour montrer du sexe homosexuel dans des cinémas grand public. Au final, on s'ennuie ferme.

Date de sortie en salle : 12 juin 2013

Date de sortie en DVD : 5 novembre 2013

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20 février 2014 4 20 /02 /février /2014 22:38

maggie-smith.jpgMaggie Smith est sans doute une des plus grandes comédiennes britanniques en activité. Née en 1934, elle a passé une grande partie de sa carrière au théâtre notamment aux côtés de Laurence Olivier dans des mises en scène d'Orson Welles, d'Ingmar Bergman, de Zeffirelli... dans les pièces de Shakespeare, Oscar Wilde, Tchekhov mais aussi dans des comédies typiquement british. Mais pour la majorité des gens qui ne fréquentent pas les théâtres anglais ou canadiens, Maggie Smith est une parfaite actrice de cinéma. On a pu la voir, dans une filmographie, qui dénote un peu face à sa très sérieuse carrière théâtrale, faite de films aussi divers que Quartet, Indian Palace, Gosford Pari, Harry Potter, Sister Act, Chambre avec vue, Mort sur le Nil, leChoc des Titans, Hook, Un Thé avec Mussolini, Nannie mc Phee...

Depuis 4 ans déjà, Maggie Smith est aussi à la télévision Violet Crawley, la Comtesse douairière de la romanesque série Downton Abbey. Son personnage, qui bénéficie des meilleures répliques de la serie, est sans doute le plus piquant et le plus drôle. Elle interprète cette vieille dame sarcastique, soucieuse du respect de son aristocratie et imbibée de vieux principes avec une gourmandise évidente. Un régal !

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14 février 2014 5 14 /02 /février /2014 22:08

A Boston, deux fillettes sont enlevées. Le père de l'une d'elles et la police mènent chacun leur enquête.

Le scénario, écrit par Aaron Guzikowski, est sans finesse. Le grotesque règne et le ridicule s'immisce même dans les scènes les plus dramatiques. Il faut dire qu'avoir autant de personnages dénués de sens commun dans un film qui se veut haletant n'aide pas à nous captiver. Cerise sur le gâteau, le coupable a tellement la tête de l'emploi qu'on le reconnait dès sa première apparition. Denis Villeneuve nous offre bien quelques belles idées de mise en scène, mais cela ne suffit pas. Affligeant.

Date de sortie en salle : 9 octobre 2013

Date de sortie en DVD : 14 février 2014

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13 février 2014 4 13 /02 /février /2014 21:55

9-mois-ferme.jpg Ariane Felder, jeune juge stricte et douée, célibataire endurcie, se découvre enceinte de 6 mois sans très bien comprendre comment cela a pu arriver. Ses recherches lui révèlent que le père n'est autre que Bob, criminel "globophage" en attente de son procès. 

Un scénario original et drôle, rien de surprenant venant de Dupontel. On s'attendait moins à la tendresse et le 1er degré qui régnent dans certaines scènes. Cet adoucissant sied parfaitement au monde étrange de l'auteur qui perfectionne ici, encore un peu plus, ses qualités de réalisateur. Le film regorge de plans inventifs, étonnants et beaux.

Sandrine Kiberlain est, comme toujours, parfaite et Nicolas Marié hilarant dans le rôle de l'avocat bégayant.

 

 

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31 janvier 2014 5 31 /01 /janvier /2014 12:48

Les-uns-sur-les-autres---www.-zabouille.overblog.com.jpgLe théâtre de la Madeleine nous invite à la rencontre d'une famille de Rueil Malmaison un peu étrange. Une famille qui se compose du grand-père, grande gueule en fauteuil roulant, d'un fils  geek fasciné par le sanglant, d'une ado anorexique et d'un père qui s'exprime en formules aussi alambiquées que convenues et fuit un peu plus chaque jour le domicile familial. Quant à la mère de famille, elle essaie, dans le déni, d'organiser un semblant de vie familiale. 

Cette pièce fourre-tout  renferme le meilleur comme le pire. Le meilleur : quelques scènes et répliques très drôles et la présence d'Agnès Jaoui excellente dans le rôle de la mère paumée. Le pire : un décor assez moche et inutilement biscornu, une mise en scène foutraque et des interventions vidéo gadget, la partition et l'interprétation aléatoire du grand-père, le portrait grossier de l'ado interprété par un  comédien qui fait ce qu'il peut avec ce qu'on lui donne à jouer, et pour finir une histoire mal tenue faite de quelques bonnes idées mal exploitées et de maladresses lourdingues. Le tout partant en tous sens.

On se souvient alors que "Ring", du même auteur et par le même metteur en scène, se composait de 17 sketchs de qualité inégale mais portant en majorité de bonnes idées et dont la mise en scène épurée touchait juste. Il est sans doute plus compliqué pour les deux artistes de proposer un récit dans sa continuité et de lui donner un certain niveau de qualité et de tenu.

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29 janvier 2014 3 29 /01 /janvier /2014 13:07

Elle-s-en-va.jpgBettie, restauratrice en Bretagne, apprend par sa mère que son amant la quitte. Elle plante alors le restaurant pour prendre la route pour ailleurs.

On ne sait pas trop si ce road movie est une ode à la campagne française ou à Catherine Deneuve. Dans les deux cas le pari est réussi. Les amoureux de Deneuve seront ravis d'admirer une fois encore toute l'étendu de son talent. La présence de Claude Gensac ajoute à notre plaisir et on se laisse  doucement emporter dans ce bain d'air frais.

Date de sortie en salle : 18 septembre 2013

Date de sortie en DVD : 29 janvier 2014

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26 janvier 2014 7 26 /01 /janvier /2014 17:52

Jimmy-P.-www.zabouille.over-blog.com.jpg 1948, Jimmy Picard, indien Blackfoot, est admis dans un hôpital militaire. Blessé pendant la guerre, il souffre de nombreux troubles psychologiques. Georges Devereux, ethnologue-psychanalyste est chargé d'aider Jimmy dans sa guérison. 

Comme souvent, Arnaud Desplechin distille dans le traitement de ses personnages une certaine froideur. Si cela peut fonctionner sur une partie des sujets traités par le réalisateur, c'est ici plus incongru et destructeur. Dans Jimmy P., les dialogues sont mécaniques, les échanges trop factuels sans place pour le ressenti, pour que l'on s'attache quelque peu aux personnages. La relation à la fois distanciée et complice entre le psy et son patient sonne faux. Desplechin traite de la même façon leur relation avec leurs proches. Cerise sur le gâteau, l'ensemble très répétitif en devient soporifique.

 

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20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 21:40

Le-loup-de-Wall-Street---www.zabouille.over-blog.com.jpgDans les années 80-90, Jordan Belfort, trader, fait fortune. Pendant 2h50, Scorsese nous invite à suivre son jeune héros dans ses diverses orgies (sexe, drogue, fric,....). On ne doute pas un seul instant qu'en adaptant l'autobiographie du trader, Scorsese cherche à dénoncer les dérives de la finance. Mais on est moins sûr que tous les spectateurs l'accueillent ainsi. 

En effet, le film bénéficie d'une mise en image rythmée, laissant place à l'humour et un vocabulaire branché (et souvent grossier). L'essentiel des scènes a pour sujet des partouses, des prises de drogue et des virées en yacht. Tout est outré, dialogue et jeu, mise en scène sans distance, sans jugement. Tout cela est-il minable ou cool ? Scorsese se contente de filmer l'outrance. Les scènes d'orgies se suivent et se ressemblent. Jusqu'à l'écœurement ? Du coup, en plus d'être gênés par le parti pris qui semble être "la forme fait le fond", on s'ennuie rapidement. Même la qualité de la prestation de Leonardo du Caprio, excellent comme souvent, finit par lasser.

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17 janvier 2014 5 17 /01 /janvier /2014 10:11

Antigone-www.zabouille.over-blog.com.png 

Le rideau de la Comédie Française se lève. Pour décor, trois portes semblables, comme le souhaitait l'auteur. Les acteurs, convoqués sur scène, attendent. Le chœur (Clothilde de Bayser, parfaite) entre ironie et renoncement annonce le destin de chacun. La tragédie est écrite et aura bien lieu sous nos yeux.

Marc Paquien propose une mise en scène physiquement exigeante au diapason de la fougue d'Antigone. Dans le rôle titre, Françoise Gillard pousse parfois jusqu'à la folie alors qu'on imagine Antigone plus proche de l'exaltation. C'est la seule réserve que l'on retient après la représentation. Car ici tout emporte à commencer par la beauté poétique du texte d Anouilh dont les thèmes abordés résonnent encore aujourd'hui. La mise en scène énergique, la beauté simple du décor, le travail sur le son, celui sur la lumière, l'interprétation de Nazim Boujenah qui en deux scènes vous saisit, le contraste entre la stature frêle et sèche de Françoise Gillard et l'imposante carrure et la voix de stentor de Bruno Raffaelli font de cette représentation un très beau moment.

 

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15 janvier 2014 3 15 /01 /janvier /2014 19:55

affiche-Yves-Saint-Laurent_le-film_2014.jpgLe film pourrait s'appeler "Pierre Niney, moi, Saint-Laurent" tant l'incarnation est bluffante et le film décevant au regard de ce prodige. Le récit est, assez prévisiblement d'ailleurs, mal tenu. Comment raconter le génie et la complexité d'un tel artiste en 1h40 ? Comment assumer les impasses, comment limiter l'effet sketch dans la succession des instants clés de la vie de Saint-Laurent ? Il eut fallut être un autre génie pour y parvenir. Jalil L'expert, malgré son évident enthousiasme, n'en est pas un. Bien qu'il dise avoir réduit son champs d'action à l'histoire d'amour qui unissait Yves Saint-Laurent à Pierre Bergé, il est dépassé par l'ampleur du personnage et de son monde. Du coup, il ne tient pas son sujet central et se disperse. Après une première partie bien tenue, il survole tout en un effet zapping qui tient le spectateur à distance, loin du coeur et des tripes de l'artiste, du monde et de la mode.

Autres déceptions du film : sa mise en images et l'utilisation d'une voix off. Le directeur de la photo devait avoir la tête ailleurs. Mais pour un film sur un amoureux de la lumiere et des couleurs c est dommage. Quant à la voix off, celle d'un Pierre Bergé contant son amoureux, l'effet romanesque sans doute recherché ne fonctionne pas. Tout semble sans souffle.

Si Lespert n'est pas un grand cinéaste, il a en revanche le sens du casting et celui de la direction des acteurs sur lesquels le film semble émotionnellement tout miser. Pierre Niney est donc impressionnant accompagné par un Guillaume Gallienne parfait (et une Charlotte Le Bon lumineuse). Ils apportent l'envolée qui manque à la réalisation du film.

Tout comme La Môme, film imparfait, fascine par la prestation de Marion Cotillard, Yves Saint-Laurent vaut pour la prestation du duo issu de la Comédie française. Cela ne suffit pas à en faire un grand film. 

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15 janvier 2014 3 15 /01 /janvier /2014 13:56

Le-Majordome-www.zabouille.over-blog.com.jpg Aux Etats-Unis, dans les années 20, Cecil Gaines est esclave dans une plantation de coton. Quelques années plus tard, alors qu'il a fuit le sud et la ségrégation, il est engagé comme majordome à la Maison Blanche.

Le film tente, à travers l'histoire de son héros, de raconter celle des Etats-Unis. Kennedy, Martin Luther King, les Black Panthères, la guerre du Vietnam, le Watergate vus par le petit bout de la lorgnette c'est sympathique mais pas très intéressant.

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8 janvier 2014 3 08 /01 /janvier /2014 22:38

Belle-et-Sebastien---zabouille.over-blog.com.jpg Nicolas Vannier nous présente un remake d'une de nos plus tendres séries d'enfance. Crime de lèse majesté. Aussitôt, nous revient en mémoire la beauté et l'espièglerie du jeune Mehdi El Glaoui mais aussi le visage de Cécile Aubry, l'auteur-réalisatrice de cette histoire fusionnelle entre un petit garçon et un énorme chien nounours. C'est elle qui en introduction nous contait l'histoire de Sébastien. 

 Réfractaires donc, on craignait le pire. Et curieusement, même si le contexte historique n'est pas vraiment identique, même si on retrouve Mehdi sous les traits d'André, un "vieux d'au moins 50 ans", même si nous n'avons plus la capacité d'émerveillement de notre enfance, on marche à fond. On dévore les magnifiques paysages de montagne, on rêve de pouvoir passer la main dans la fourrure de Belle et on voudrait consoler le nouveau petit Sébastien.

Notre coeur d'enfant prend le dessus sur notre cynisme. 

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