SansCrierArt: Aperçu critique de l'actualité culturelle. Comptes-rendus d'expositions, de pièces de théâtre, de films et de tous autres évènements culturels.
Bien qu'elle n'ait pas eu besoin de l'affaire Weinstein pour revendiquer son féminisme, Sophia Aram consacre son 4ième spectacle aux femmes, aux tabous et oppressions plus ou moins violents qu'elles subissent.
Sur ce sujet plus politiquement correct que les sujets abordés dans ses trois précédents spectacles qui étaient bien couillus (expression qui ne lui ira sans doute pas du tout), Sophia Aram prend le risque de perdre de sa singularité.
Et effectivement, la férocité qui fait sa marque de fabrique manque de réel appuie sur ce sujet souvent abordé par les humoristes. Ses angles d'attaques surprennent peu. Bien sûr, on retrouve une plume, une qualité d'interprétation ; les personnages qu'elle dessine sont toujours plus vrais que nature, sa tante Fatiha, une instit' très pédagogue, une prof d'argot, une ado qui a peur que les hommes deviennent des femmes... Mais, au final, A nos amours, où l'on rit souvent et qui interpelle aussi, souffre de la comparaison avec ses précédents spectacles aux sujets plus inédits et au traitement plus original. La verve et le talent de Sophia Aram s'y exprimaient de façon bien plus percutante.
Au début du XVIIIe siècle à la cours d'Anne d'Angleterre, les deux favorites, l'historique et la nouvelle, se font la guerre.
Tout est caricature jusqu'au ridicule dans ce film prétentieux : dialogues, accompagnement sonore, jeu des comédiens... Auxquels s'ajoute une realisation hideuse abusant jusqu'à l'indigestion du fisheye, du grand angle et des travelling avant et arrière en parfaite ligne droite.
Décrire la démesure avec outrance, dépeindre le moche avec laideur n'est que paraphrase. Ridicule et vain.
Daniel Auteuil interprète et met en scène le Malade Imaginaire dans une version que l'on imagine assez proche de ce qu'en faisait Molière. L'affliction, la manipulation et le romantisme se côtoient, tous trois baignés, dans le grotesque et la farce.
Totalement, perdu et manipulé, trop bon et trop crédule pour être maître de son propre jugement, le Argan d'Auteuil est, dans ses colères, ses émerveillements, ses inquiétudes et sa naïveté, proche de l'enfance. L'acteur s'en donne à cœur joie. Sans jamais tomber dans le sur-jeu, son interprétation est parfaitement dosée.
Il s'est entouré de comédiens qu'il sert merveilleusement, sans les écraser. De la toute jeune interprète de Louison à Alain Doutey en passant par Aurore Auteuil, qui est parfaite en poil à gratter d'Argan, chaque comédien existe pleinement.
Ils évoluent dans les beaux et signifiants décors de Jean-Paul Chambaz et les costumes de Charlotte Betaillole. La mise en scène de Daniel Auteuil, par contraste avec l'énergie donnée aux déplacements de son entourage, souligne l'enfermement d'Argan. Et résume en deux scènes, celle sensible d'entrée et celle carnavalesque de l'épilogue, la tonalité de la pièce, à la fois burlesque et touchante.
Earl Stone, 80 ans, horticulteur, est au bord de la faillite. Pour subvenir à ses besoins et aider son entourage, il accepte de faire la mule pour des trafiquants de drogue.
Eastwood vieillit et s'assagit. Ici, l'acteur-réalisateur dénonce le sort réservé à l'américain moyen qui a donné sa vie au travail et qui se retrouve dans ses vieux jours sur la paille. Sur la forme moins de violence, moins de nationalisme, toujours autant de sentimentalisme grossier et une aussi surprenante que rapide dénonciation des violences policières.
Après avoir, en 2013, révélé au public parisien, les très belles oeuvres photographiques noir et blanc de Vivian Maier, la galerie Les Douches présente une vingtaine de ses oeuvres en couleur.
Si toutes les photos exposées ne semblent pas rendre tout à fait hommage à son grand talent, quelques unes, dont les autoportraits, reflètent parfaitement le regard singulier de cette étrange nounou.
Sur la Côte d'Azur, Anna passe quelques jours avec sa fille dans la propriété familiale. Entre les rires, les pleurs et les disputes avec les membres de sa famille, elle tente de gérer une séparation et l'écriture de son prochain film.
Dans cette histoire où la fiction flirte avec le réel, on retrouve les thèmes et personnages du "Chateau en Italie". La forte présence du personnel de maison et de ses rapports avec ses employeurs, amplifient les accents Tchekhoviens du film. Toutefois "Les estivants" n'atteint pas la force comique et émotionnelle du "Chateau...".
Ici la caricature bien moins maîtrisée plonge parfois dans le premier degrés et le désordre habituellement organisé ne l'est plus vraiment. Malgré tout, la qualité des interprètes, le style théâtral et quelques beaux moments interpellent fortement.